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Virus : l’inquiétant projet de laboratoire de recherche P3 en Andorre, aux portes de l’Occitanie

Virus : l’inquiétant projet de laboratoire de recherche P3 en Andorre, aux portes de l’Occitanie

Le groupe pharmaceutique espagnol Grifols – leader mondial des médicaments plasmatiques basé à Barcelone – annonçait sur son site, le 28 avril 2021, la création en Andorre d’un pôle majeur de recherche en immunologie, en partenariat avec le gouvernement de la Principauté.

« Élargir les connaissances mondiales sur le système immunitaire et développer des thérapies », telle est en effet l’ambition affichée par Grifols et l’Andorre pour ce Pyrenees Immunology Research Center (PYIRC) qui sera « l’un des rares centres de recherche dédiés à l’immunologie en Europe et servira de centre de référence international pour le développement de traitements des troubles du système immunitaire », précise l’industriel.
Au-delà des Pyrénées, cette « installation phare » aura vocation « à attirer des scientifiques et des techniciens multidisciplinaires internationaux qui collaboreront également à des initiatives comprenant des équipes d’autres institutions de recherche mondiales de premier plan », souligne le communiqué.

Ces installations de technologie de pointe devraient être achevées à l’horizon 2023. Côté montage et finances, « dans l’attente des autorisations », Grifols et l’Andorre créeront une co-entreprise qui sera détenue à 80 % par le géant espagnol et à 20 % par la Principauté. Quelque 25 millions d’euros seront investis dans la construction du centre et environ 7 millions d’euros par an seront versés par la multinationale afin de couvrir les coûts de la recherche. Sur le papier, les grandes lignes sont posées. Et chaque partie s’en félicite.

« De classe mondiale »

« Grifols est très heureux de construire une installation de recherche et développement en immunologie de classe mondiale en Europe du Sud, dans l’environnement vert et inspirant des Pyrénées andorranes », déclare ainsi Víctor Grifols Deu, co-PDG de la multinationale. « Le gouvernement d’Andorre considère cette initiative comme extrêmement positive, en particulier dans la perspective d’une approche post-pandémique et en réponse aux objectifs inscrits dans sa feuille de route pour diversifier l’économie, en renforçant son engagement dans des secteurs prioritaires tels que la biotechnologie, la recherche […] et le développement d’activités à haute valeur ajoutée », enchaîne Xavier Espot, chef du gouvernement d’Andorre.

Seulement voilà, « les Andorrans n’ont jamais été informés en amont de ce projet qui a été conduit sans débat parlementaire préalable alors qu’il engage la principauté et ils l’ont découvert avec ce communiqué », toussent élus et citoyens andorrans. Une toux d’autant plus forte que ce futur PYIRC constitue un laboratoire de niveau P3, ce qui suppose qu’il accueillera pour ses recherches des agents pathogènes, virus, bactéries, produits à risque qu’il faudra aussi transporter via l’Espagne et la France, a ainsi pointé, en substance, la députée Carine Montaner en demandant un référendum sur le sujet.

De fait, Wuhan, son laboratoire P4 et la piste de plus en plus suivie une éventuelle fuite du Covid-19 de ses installations sont passées par là. Tandis que pointent aussi sur le terrain des interrogations quant à la pertinence d’installer ce centre de recherche et son laboratoire P3 sur la paroisse d’Ordino, frontalière avec la France, mais, surtout, classée depuis l’an dernier « réserve de biosphère » par l’Unesco.

Manque d’information

Pour avis consultatif neutre, nous avons fait suivre à un virologue toulousain de l’Inserm les documents publics et critiques qui circulent sur ce futur laboratoire. En l’état actuel, « j’ai cru détecter beaucoup d’amalgames et d’abus dans le texte [contre le projet, NDLR], vraisemblablement lié au manque d’information. On mélange P3, P4, Wuhan… Beaucoup d’éléments sans beaucoup de logique ou de lien », a-t-il noté. « Si ce laboratoire est construit dans les règles de l’art (conformes au manuel du Haut Conseil des Biotechnologie NDLR), il n’y a pas de risques pour les personnes ou l’environnement », estime-t-il alors. Mais il précise, aussi, que cela n’est valable que « si l’Andorre a un système similaire à nos règles pour l’inspection et la validation des laboratoires de recherche ». Et en l’occurrence, il s’agit de l’une des inconnues que pointent ceux qui s’inquiètent de l’arrivée de ce labo P3. Contacté par nos soins, le ministre andorran de la Santé tente d’y répondre

Virus : l'inquiétant projet de laboratoire de recherche P3 en Andorre, aux portes de l'Occitanie

 

Text propietat: https://www.ladepeche.fr/2021/06/05/andorre-questions-autour-dun-projet-de-laboratoire-p3-9588540.php