Mieux gérer le stress de l’expatriation
Mieux gérer le stress de l’expatriation
Partir à l’étranger est parfois source de stress. Si les experts connaissent bien les trois phases, appelées aussi « courbe en U », que traversent les expatriés (c’est-à-dire une première phase de découverte, une phase d’interrogation accompagnée d’une légère déprime, et enfin adaptation), peu se penchent sur la question du stress au moment du départ. Nos conseils.
Une expatriation est-elle toujours source de stress ?
Quitter son environnement, ses proches, sa zone de confort, est à la fois excitant et très perturbant. En partant, vous devrez faire face à des situations nouvelles, ce qui nécessite une vigilance accrue : votre organisme se place donc en mode « alerte » afin de contrer un éventuel danger. Mais ce stress diffère selon votre situation : pour le porteur de projet, il est lié au devoir de réussite professionnelle. Pour le conjoint accompagnateur se pose davantage la question de l’adaptation sociale. Enfin, pour les enfants, il y a la crainte de l’intégration, amicale et scolaire.
Pourquoi ce changement est-il si anxiogène ?
Pour certaines personnes, le changement est difficile à vivre : tout dépend de l’histoire de chacun, et bien sûr du contexte plus ou moins sécurisé dans lequel il part. A noter que l’expatriation est également pour l’entourage, pour ceux qui restent… D’ailleurs, la première épreuve qui attend le futur expatrié est l’annonce de son départ à l’entourage. On le voit : cette période de la préparation du départ n’est pas forcément simple à vivre sur le plan émotionnel.
Sommes-nous tous égaux devant cet état de stress ?
Non. Le spécialiste de la mobilité internationale Jean-Luc Cerdin parle d’un « gène global de l’expatriation »* qui pousserait certains à franchir le pas plus facilement que d’autres. On a tous en tête des exemples de familles « nomades », navigant d’un contexte culturel à un autre sans aucune difficulté. La psychologue Magdalena Zilvetti-Chaland, auteur d’ouvrages sur l’expatriation**, pense elle aussi que les capacités d’adaptation sont propre à chacun, selon son niveau d’intelligence nomade. Bonne nouvelle, il existe des solutions : plus on se prépare, plus on anticipe les différences culturelles et les difficultés du pays et plus on réduit le risque d’être déstabilisé. Six mois à un an sont, en général, conseillés pour bien préparer un futur départ.
Une fois que l’on est parti, revenir régulièrement dans son pays d’origine est-il conseillé ?
A condition que ces retours, trop fréquents ne traduisent pas une difficulté d’intégration dans le nouveau pays… Pour le reste, revenir dans son pays est un « pèlerinage affectif » plutôt sympathique, un pont que l’on tisse entre sa vie d’avant et celle du présent. On retrouve des odeurs, des saveurs, on constate que l’on a changé, que les autres ont évolué.